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Channel: c'était au temps où bruxelles brussellait comme disait Jacques Brel - recettes
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LES GUIDES D'EPOQUE : Le Cheval Marin

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D’après le : GUIDE JULLIARD DE BXL HENRI GAULT – CHRISTIAN MILLAU  DE 1965 (guide français)

 

 

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Il est facile de manger à Bruxelles admirablement bien.  Il est facile d’y manger extrêmement mal.  Il est plus difficile d’y manger, tout simplement, bien.  On trouve, en effet, à Bruxelles de remarquables restaurants qui n’ont rien à envier aux plus grands de Paris.  On y trouve, comme chez nous, des gargotes, luxueuses ou modestes, où quel que soit le prix qu’on paie, on est assuré de ne pas en avoir pour son argent.  On trouve également de nombreux restaurants où l’on ne mange ni bien ni mal, où l’on se contente d’avaler des calories.  Mais, ce qui fait le plus défaut, ce sont des restaurants – à Paris, on dirait des bistrots – où à des prix abordables, l’on peut faire un repas finement préparé, sortant de l’ordinaire, sans qu’il s’agisse pourtant de grande cuisine.  A Bruxelles, entre l’exceptionnel et le médiocre, on n’a pas l’embarras du choix.

On nous répondra que nous ne connaissons pas tous les restaurants de Bruxelles.  C’est exact.  Mais nous en avons vu suffisamment pour nous faire une opinion, à titre provisoire …

 

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Points de repère dans Bruxelles pour manger, c’est :

 

 

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-        « Périmètre Sacré » (Grand’Place et abords immédiats) : la plus forte concentration de restaurants.  Il en naît (et il en meurt) chaque mois !

Débauche de pittoresque, de poutres apparentes et de dîners aux chandelles.  Quelques bonnes tables – en général chères – mais beaucoup d’attrape-nigauds.  Clientèle surtout touristique.  Hors saison, ces restaurants généralement vides à midi ; soirées un peu plus animées, surtout le samedi. 

 

 

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mais aussi ......

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-        Bourses, bd Anspach, place de Brouckère : brasseries et restaurants ressemblant assez à ceux de nos Grands Boulevards.  Clientèle spécifiquement bruxelloise.

 

 

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-        Marché aux Poissons : Une dizaine de restaurants spécialisés dans les produits de la mer.  Beaucoup d’animation, surtout le soir.  Clientèle aussi bien bourgeoise que mondaine.

 

ou encore :

 

-        Avenue Louise et environs : des restaurants de luxe, et aussi des établissements plus modestes, mais bien fréquentés.

-        Quartier d’Ixelles : petits restaurants de quartier (souvent bons) et friteries.

-        Uccle-Bois de la Cambre : faubourg élégant et moderne.  Fermes aménagées en restaurant, mais aussi maisons de style classique.

 

 

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Les quatre mamelles de la restauration bruxelloise sont : les grillades, les frites, le poulet à la broche et les moules.  Voilà pour la nourriture de base.  Une certaine monotonie caractérise également les cartes plus ambitieuses.  D’un grand restaurant à l’autre, le choix est sensiblement le même.

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Chez certains, on a même l’impression que la carte a été imprimée une fois pour toutes ! L’imagination n’est pas débordante.

 

 

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Manger des spécialités belges à Bruxelles n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire.  A part l’anguille au vert, que l’on mange partout, ce n’est pas une petite affaire que de trouver des carbonnades, des choesels, du hochepot ou des poissons à l’escavèche.  Les Bruxellois répondent que ces plat-là, ils les mangent à la maison et que lorsqu’ils vont au restaurant, c’est pour déguster la cuisine française.

 

 

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Espérons que s’ouvrira un jour à Bruxelles un restaurant qui osera afficher : « Spécialités belges ».

 

 

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Nous nous plaignions de ne pas trouver dans les restaurants parisiens de desserts et d’entremets bien originaux.  Nos lamentations valent également pour Bruxelles.  Dans cette ville où la pâtisserie est exquise, les restaurateurs s’obstinent à ne nous offrir que des crêpes (d’ailleurs souvent délicieuses), des soufflés glacés et des glaces (qui sont neuf fois sur dix à la margarine).

 

 

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Même chose pour le pain : on fait en Belgique d’excellents pains de campagne cuits au feu de bois mais, apparemment, les restaurateurs l’ignorent.  Ils servent un pain fade et sans saveur bon à donner aux animaux.

 

 

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Le service est de 15%, généralement compris dans l’addition.  Pas de couvert, sauf dans quelques établissements de luxe.  En revanche, le pain et le beurre sont souvent comptés en plus.

Le client belge mange, le plus souvent, au menu.  La plupart des restaurateurs classiques ont un menu (au moins, au déjeuner) ; celui-ci est toujours abondant et relativement bon marché (de 60 à 250 FB).  Contrairement à ce qui se passe en France, on mange souvent mieux au menu qu’à la carte.

 

Certains grands restaurants, pour attirer la clientèle, ont adopté, à leur tour, le menu.

Cela dit, même les plus modestes restaurants sont fiers d’arborer une carte, immense et illisible. Ils veulent montrer qu’eux aussi, « ils ont tout », ce qui est une fumisterie.

 

 

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Les Bruxellois sont des grands amateurs de vin.  Dans les restaurants, le pichet de beaujolais a presque détrôné la bière.  Mais si vous voulez faire des économies, n’hésitez pas à demander une bière, même dans les endroits les plus élégants.  Pour voir ce qui se passerait, nous en avons fait l’expérience au « Carlton ».  Le sommelier nous a servi notre bière avec le même cérémonial que s’il s’était agi d’une bouteille de château d’yquem.

 

On se met à table de bonne heure : à midi, si l’on veut et le soir, à 19h30.

Il est recommandé de réserver sa table.

 

 

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Restaurant Le Cheval Marin en 1965 d’après le guide Gault et Millau

 

25 Rue Marché-aux-Porc à 1000 Bruxelles – Tél. 13.02.87 – Fermé le dimanche

 

Construite en 1680 (la date figure dans les cartouches d’allège), dans la prolongation du quai aux Briques se dresse une large et haute maison de style renaissance espagnole.  Jadis, le canal passait devant.  Cette maison servait jadis de résidence au capitaine du port de Bruxelles et, à partir du 18ème siècle, devint une auberge fort prospère où l’on prenait au comptoir les tickets de voyages pour les services réguliers de barques vers Malines et Anvers. 

A la fin du 19ème siècle, le Cheval Marin s’impose extérieurement comme l’un des immeubles les plus remarquables du vieux quartier portuaire.

 

 

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L’intérieur, avec ses stucs et ses boiseries baroques, ne manque pas non plus de pittoresque.  Un renard et un busard empaillés montent la garde près de la cloison qui sépare le café du restaurant.  C’est à midi qu’on trouve le plus d’animation ; surtout une clientèle de quartier : commerçants, marchands de poisson, etc. 

 

Menu très classique à 175 FB qui, pour un touriste, ne vaut pas vraiment le déplacement. 

 

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On peut aussi bien, pour découvrir ce charmant endroit, venir avant le déjeuner et déguster une douzaine de Zélande : elles sont d’une magnifique fraîcheur.  En sortant, vous irez jeter un coup d’œil, à dix mètres de là, à droite, sur une ruelle charmante, la rue du Pays-de-Liège.  Saint Roch y a sa statue, posée dans une petite niche. 

 

 

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Au niveau architectural

De 1680, situé à l’angle de la rue du Marché aux Porcs et du Quai aux Briques.  Resté, jusqu’à la fin du XIXe s. l’unique exemple encore intact d’architecture traditionnelle en briques et en grès, mêlée d’éléments baroques, ce bâtiment s’impose extérieurement comme l’un des plus remarquables du vieux quartier portuaire. 

 

 

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Acheté en 1893, en vue d’assurer sa conservation, par la Ville de Bruxelles, à l’exception des deux travées dr. De la r. du Marché aux Porcs antérieurement séparées, vendu publiquement, après un minutieux relevé, en 1898, avec obligation de reconstruction, le bâtiment fut entièrement démoli puis réédifié sur les plans de l’arch. H. Marcq en 1898-1899, avec utilisation imposée des matériaux contemporains de ces travaux.  – e.a. brique de Boom, pierre blanche d’Euville et de Gobertange, pierre bleue – sur un soubassement légèrement surélevé.  Les deux travées dr. Excédentaires, partie de l’ensemble originel, cependant distinctement aménagées en 1853, furent pareillement démolies et reconstruites sur les plans de l’arch. A. Lagache de 1917 à 1918,  concernant respectivement une reconstruction libre, une consolidation et remise en état avec maintien maximal des éléments d’origine et enfin une reconstruction avec récupération des briques et des éléments de grès, révélatrice de l’évolution dans la philosophie de la restauration. 

 

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Constat à ce jour, classé depuis le 21 novembre 2003, ce magnifique immeuble est à l’abandon depuis bien trop longtemps et je me demande qui en est encore propriétaire aujourd’hui ?  Vont-ils le laisser se dégrader comme tant d’autres édifices disparu à ce jour  pour laisser place aux promoteurs ?  … Et un scandale de plus !!!!


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